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Au commencement était la Guerre..

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  • 1 mai 2024
  • 11 min de lecture

Alain Bauer- Editions Fayard /Choses vues. 2023 / Notes de lecture


Le remarquable livre d’Alain Bauer sur la guerre dans le monde actuel est décapant pour nos esprits baignés d’infirmations immédiates et de semi-propagande. La guerre entre la Russie et l’Ukraine, et désormais entre l’OTAN et la Russie, a des racines profondes dans l’histoire de l’Europe, des Etats-Unis et de la Russie. Elle ne surprend donc que ceux qui ont été bercés par les slogans de 1989 : « L’Europe, c’est la paix ». Mais elle n’en change pas moins la nature de la guerre, les conceptions stratégiques des uns et des autres, jusqu’à la doctrine d’emploi de l’arme nucléaire et, surtout, contraint les spectateurs, l’Inde, la Chine, les pays du Golfe, à se déterminer par rapport au conflit. La France est elle-même contrainte à des ajustements majeurs du fait même de ce qu’elle considérait comme sa force et sa protection absolue : la force nucléaire stratégique.

1. L’invasion de l’Ukraine n’aurait pas été une surprise pour l’Occident si les pays européens avaient été plus vigilants sur le contenu et la réalité de la « paix universelle » (pour ne pas dire « pax americana ») qui commence en 1989 avec la chute du Mur de Berlin et, en 1991, avec la dislocation de l’URSS. Alain Bauer dit bien « béat comme un Européen ». Pendant 30 ans, nous avons cru à la mondialisation heureuse, à la fin de la guerre sinon de l’histoire (Fukuyama), au discours sur « L’Europe, c’est la paix » (François Mitterrand), à « l’évidente » convergence entre le libéralisme économique et la démocratie, et à l’adoption des « valeurs » de l’Occident par tous.

Or, l’auteur insiste sur les nombreux signaux émis dans le monde sur le caractère erroné et illusoire de cette paix universelle. D’autant que, dit-il, la guerre fait partie du quotidien et « qu’il n’y a pas de siècle sans guerre », et de citer tous les conflits armés qui se sont déroulés pendant la période de la » paix universelle » : Tchétchénie, Géorgie, Abkhazie, Azerbaïdjan, Arménie, Crimée, etc., pour ne parler que des marges de l’ex-empire soviétique. Et, évidemment, les guerres successives en Yougoslavie et notamment la guerre de Serbie-Kosovo, les deux guerres d’Irak et les guerres civiles qui ont suivi les » printemps arabes » (Syrie, Egypte, Libye) ou les ont précédés (Algérie).

Ces guerres sont constitutives de ce que l’auteur appelle des « préliminaires gelés » pour la Russie : les « révolutions de couleur » en Ukraine puis en Géorgie, le conflit en Moldavie avec la Transnistrie (pro-russe), les conflits de la Géorgie avec ses province (Abkhazie, Ossétie). L’auteur rappelle que Mikhaïl Gorbatchev avait obtenu que l’OTAN n’accueille pas les pays de l’Est (Pologne, Tchécoslovaquie) et soutenait, avec d’autres, la démilitarisation de la RDA maintenue en tant qu’Etat. Vingt ans plus tard, en 2008, Vladimir Poutine obtient la promesse du gel de l’expansion de l’OTAN (après la guerre de Géorgie-Ossétie). Or, la candidature de la Géorgie est retenue en 2011 et celle de l’Ukraine en 2014 (il est vrai, après l’annexion de la Crimée).

Mais, plus important encore pour les Russes que ce qu’ils considèrent comme la violation d’un accord, est la guerre du Kosovo menée en 1999 par l’OTAN contre leur allié la Serbie. A leurs yeux, le bombardement de Belgrade décrédibilise les discours sur la « guerre juste », la « violence légitime », le « droit d’ingérence » de Bernard Kouchner et la guerre « propre » où seraient frappés les seuls militaires combattants. Pour les Russes qui entourent Poutine, les discours occidentaux ne servent qu’à habiller le monopole de la violence des Etats-Unis et de l’Europe : le recours à la violence en réplique redevient possible et légitime pour la Russie. D’où la seconde guerre de Tchétchénie lancée par Poutine au nom de la lutte contre le terrorisme.

Enfin, la deuxième guerre d’Irak, lancée par G.W. Bush sous mandat de l’ONU, montre clairement la fin des « guerres justes » et du devoir d’ingérence : il ne s’agit plus de « libérer » le Koweït, mais de lancer des politiques de changement d’un gouvernement étranger. La Russie ne verra rien d’autre, dans la révolution de Maïdan en Ukraine, qu’une tentative de révolution téléguidée par les Etats-Unis.

Or, Alain Bauer rappelle que, dans ce contexte de prise de conscience du retour de la guerre traditionnelle, Poutine a multiplié les avertissements : sur l’émergence d’un « monde multipolaire », sur les actions unilatérales des Etats-Unis, sur la non-ratification par l’Otan du Traité sur les forces conventionnelles. Il développe aussi l’idée que la question des frontières en Europe n’a plus été étudiée depuis l’époque des grands auteurs d’après-guerre (Aron, Duroselle, Girard) et, en particulier, que l’unité et les limites de l’Ukraine sont historiquement mal fondées. La Crimée est rattachée en 1954, l’unification des deux « Ukraines » historiques date de la fin de la 2ème guerre mondiale.

Cette guerre est désormais installée dans notre histoire et nous apporte un ensemble considérable d’enseignements. Parmi beaucoup d’autres, notons que l’armement conventionnel est redevenu le nerf de la guerre ; le niveau de qualité technologique des équipements OTAN, envoyés massivement à l’Ukraine, ont permis l’échec total de l’invasion de l’Ukraine et le retour de la Russie à une guerre de tranchées défensive. Les pratiques guerrières les plus archaïques sont réapparues : chercher à affamer pour gagner, avec l’attention du Monde renouvelée , à l’occasion du contrôle de la Mer Noire, sur les passages stratégiques pour la sécurité alimentaire mondiale, dont la fermeture peut être dramatique pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. La guerre d’Ukraine voit aussi le retour du bombardement des populations civiles, les déplacements et la déportation de civils, le dépouillement de l’Ukraine de ses biens culturels. A l’inverse, la guerre d’Ukraine est un champ de bataille numérique, où l’innovation technologique a compensé la faiblesse militaire des troupes ukrainiennes (Starlink a connecté les unités entre elles), les différences entre civils et militaires s’estompent en ce qui concerne le renseignement sur les opérations et les données, pour demander des comptes aux criminels de guerre, sont désormais transmises au monde entier.

Au-delà, l’auteur montre que les convictions stratégiques les mieux établies sont remises en cause, notamment du côté russe, ce qu’il illustre par le pastiche d’Amélie Nothomb en parlant de « Stupeur et tremblements ». Les stratèges russes semblent hésiter sur la doctrine d’emploi des forces : continuation de la guerre « classique », renforcement des forces conventionnelles après les échecs de la guerre en Géorgie, guerre « hybride » ou non, cette confusion d’esprit pourrait bien expliquer les nombreux ratés de la première année de guerre, en particulier l’échec de l’invasion rapide de l’Ukraine. Clairement, le sujet de l’emploi de la force nucléaire est au centre de la volonté de contre-attaque et de résurrection de l’Empire exprimé par Primakov et Arbatov après les bombardements de la Serbie par l’OTAN. Les Russes développent donc une théorie de la préemption de l’arme nucléaire (tactique dans un premier temps) pour avoir le « bénéfice » de la première frappe en cas d’agression de type conventionnel qui menacerait l’existence même de l’Etat, d’attaque d’installations critiques russes, d’utilisation contre le territoire russe et les alliés de la Russie, ou en cas d’alerte nucléaire. La Russie indique donc clairement que l’armement nucléaire tactique est susceptible d’entrer sur le champ de bataille. Or, chacun pense que son emploi aurait un impact majeur sur les relations internationales. Le spectre de la guerre nucléaire réapparaît en Europe, de façon beaucoup plus menaçante que au (bon ?) temps de l’équilibre de la terreur. On comprend mieux les hésitations de Joe Biden à prêter des avions de combat F16 à l’Ukraine,et la menace que fait peser sur la suite du conflit, la décision toute récente de Biden de céder sur ce prêt d’avions à Zelensky. Ne serait-ce pas la provocation de trop à l’égard des Russes, en position défensive et peu confortable face à une probable offensive d’été ukrainienne ?

La conclusion de l’auteur semble être que la guerre d’Ukraine bouleverse toutes les conceptions et convictions des parties et, comme il le développe ultérieurement, des acteurs non engagés (Chine, Inde, Proche-Orient) telles qu’elles étaient formulées depuis la Seconde Guerre mondiale. L’Europe apparaît en particulier comme ayant failli à devenir une puissance et s’effaçant derrière l’OTAN, avec l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Organisation en 2022. C’est bien le début d’une ère « multipolaire », où la paix ne se présume plus et où l’évidente victoire des valeurs démocratiques, facteur de la paix universelle, est sérieusement remise en cause, voire battue en brèche. C’est plus gravement la fin de l’illusion sur l’efficacité des « parapluies nucléaires » garantissant la paix pour l’éternité.


2. L’auteur développe largement l’effet de choc de cette guerre européenne sur les autres grands acteurs de la scène internationale, désormais engagés dans la construction d’un monde multipolaire.

La Chine en est la principale bénéficiaire. L’empire militaire chinois « s’est réveillé », dit Alain Bauer. Le budget militaire est en forte augmentation et la Chine multiplie les bases logistiques en Asie, aux Emirats et au Tadjikistan. L’armée de terre compte 975 000 soldats, la marine serait la plus grande du monde (340 navires), et seulement 2 porte-avions (pour l’instant). Avec 2 250 avions de combat, la Chine serait la 3ème force aérienne mondiale. Xi a défini une stratégie qui vise à intégrer le civil et le militaire dans la recherche et les infrastructures, à fusionner les industries et à utiliser et mobiliser la société sur la perspective de la guerre. Elle se place dans la lutte pour militariser l’espace avec sa station spatiale Tiangong  et développe sa force de frappe nucléaire. Il s’agit non seulement de préparer la conquête de Taïwan mais surtout d’empêcher les Etats-Unis de maitriser, ou au moins de limiter leur accès, à la zone Indopacifique. D’où le rapprochement avec les Russes sur le thème de la dénonciation des « valeurs » que chercherait à imposer l’Occident (la démocratie) le refus de s’associer aux « sanctions » contre la Russie et le soutien à Moscou sur l’opposition à l’extension de l’OTAN, alors que Xi n’avait pas soutenu la Russie sur la Géorgie, non plus que sur la Crimée.

L’attaque contre les Etats-Unis s’étend à l’arme économique. La Chine viserait à remplacer le dollar par le yuan comme monnaie de compte des échanges internationaux. Les pré-requis sont considérables (convertibilité du yuan et autonomie de la Banque centrale), et la réalisation est donc lointaine, d’autant que la Chine a intérêt au maintien du déficit commercial américain en sa faveur.Mais le projet est bien là.

L’Amérique cherche à resserrer les rangs de ses Alliés : l’Aukus avec l’Australie (et l’accord sur les sous-marins nucléaires) ; le Japon se joint au QUAD, dialogue quadrilatéral sur la sécurité (Etats-Unis, Australie, Inde et Japon) ; la Corée du Sud est évidemment très intéressée par une démarche américaine qui la protège de son voisin nucléaire du Nord.

Nul doute que chacun observe et se prépare à l’agression, désormais probable, sur Taïwan, alors que les Etats-Unis paraissent affaiblis, au moins jusqu’à la décision de prêts des F16 à l’Ukraine. Un chapitre spécifique du livre est consacré à la « fragilité démocratique américaine » : l’arme fatale des fake news (messages de QAnon qui accréditent des thèses complotistes auprès d’une opinion publique américaine déboussolée), blocage de la vie politique par des élections « mid-term » qui se terminent en match nul, crise du « plafond » de la dette et risque de cessation temporaire des paiements du gouvernement fédéral, crédibilité limitée d’un second mandat de Biden qui serait réélu après une lutte interne au Parti républicain (Trump contre Ron de Santis, Gouverneur de Floride).


3. L’Inde se réarme aussi et s’appuie de plus en plus sur les Etats-Unis, avec son adhésion à la Conférence Quad en 2021. C’est qu’elle est en guerre larvée avec le Pakistan, qui se rapproche de la Chine et de l’Iran (création du port de Gwadar et création, par la Chine, d’un corridor Nord-Sud de la Russie au Pakistan) et en guerre, presqu’ouverte, avec la Chine, après de graves incidents en 2020 et la détérioration rapide des relations avec le dirigeant chinois, dès 2012.

L’Inde est un allié historique de la Russie et se tient à l’écart des sanctions post-agression de l’Ukraine . Elle profite même de la situation pour contourner l’embargo sur le pétrole (exportation de produits raffinés vers l’Occident). Elle est aussi membre du club informel des « démocratures » qui contestent les « valeurs » démocratiques imposées par l’Occident, tandis que le régime de Narendra Modi s’oriente de plus en plus vers une sorte de théocratie hindouiste. La « bascule » vers les Etats-Unis n’empêche pas Modi de développer des ambitions internationales nouvelles pour un dirigeant de l’ex « plus grande démocratie du monde ». Alain Bauer parle de « nostalgie d’empire ».


4. Les pétromonarchies du Golfe aspirent à jouer, dans l’organisation multipolaire, un rôle majeur par « le pétrole et les armes ».

Le « désalignement » des Etats-Unis se poursuit, après le retrait de l’aide de ceux-ci au gouvernement saoudien dans sa guerre au Yémen en représailles de l’assassinat du journaliste Kashoggi, et se manifeste par le refus net d’augmenter la production pétrolière de l’OPEP. L’Arabie Saoudite affirme son leadership face au Qatar marginalisé par son soutien au Frères musulmans, dont l’Egypte et plusieurs pays du Maghreb sont les ennemis.

Les Etats du Golfe vont devoir choisir leur position. Il s‘agit soit de poursuivre le rapprochement avec Israël (les Accords d’Abraham) en remplacement du soutien américain, en cherchant à isoler l’Iran, soit de jouer la carte d’un « sud global » plus autonome, avec la Chine comme principal partenaire économique. Pour l’heure, rien n’est fait et la guerre continue au Yémen.

5. En intitulant « Retour du Sultan » le chapitre sur la Turquie, l’auteur montre bien que l’Etat d’Erdogan et de l’AKP entend jouer un rôle majeur dans la région. Pour Erdogan, la démarche est finalement proche de celle des grands acteurs : rejet des valeurs occidentales, volonté d’expansionnisme à Chypre dans le passé, dans le Kurdistan, en Libye, soutien à l’Azerbaïdjan dans sa guerre contre l’Arménie, appui sur les Frères musulmans pour accélérer la réislamisation du pays, dérive autoritaire de plus en plus marquée. Reste à savoir qui soutiendra Erdogan et si l’économie turque tiendra.


6. L’ouvrage d’Alain Bauer décrit avec force les nouveautés stratégiques qu’introduit dans le monde de la guerre le conflit ukrainien. Les cyber conflits actuels autour de l’Ukraine dépassent en intensité les attaques cyber intervenues jadis en Estonie, en Géorgie et en Ukraine (en 2014, déjà) et au Monténégro en 2021. Le monde cyber fait désormais partie intégrante de la guerre. La question centrale est de savoir si le cyber espace restera mondial (ou non territorial) comme le souhaitent les Etats-Unis, l’Europe et les GAFAM, ou si la Chine et la Russie feront prévaloir leur volonté de contrôler les bases de données de leurs nationaux. L’auteur note que la vision « libérale » du cyber espace signifie tout de même sa régulation sous tutelle américaine.

La guerre s’étend aussi aux câbles sous marins qui assurent la circulation des informations d’Internet. En avril et octobre 2022, les sabotages ont montré la fragilité des 500 câbles de la Mer Rouge. La guerre se transporte aussi dans les domaines des normes et du droit en général, avec la judiciarisation des conflits (les « guerres justes »), l’extension de l’extraterritorialité des droits nationaux (Etats-Unis), les tribunaux ad hoc (la Cour Pénale Internationale, les tribunaux pour la Yougoslavie, pour le Rwanda), l’énormité des sanctions financières (BNP Paribas), la création de mécanismes nationaux de sanctions à extension internationale (International Traffic in Arms Regulation. ITAR aux Etats- Unis). La guerre rénove l’espionnage, mais les « services » ont accumulé un retard important dans les technologies modernes, notamment en Europe, alors que l’informatique quantique promet le déverrouillage rapide de tous les encryptages.

Enfin, l’auteur assène une vérité dérangeante : on fait la guerre que nous permet notre démographie. D’ici 2050, les pays européens auront « perdu » des effectifs énormes : 7 millions pour l’Italie, à peu près autant pour l’Espagne , tandis que la France aura « gagné » un million d’habitants. Le Japon en aura perdu 20 millions, la Chine 110, l’Inde aura vu sa population croître de 260 millions et l’Afghanistan de 30 millions. Au total, la population mondiale en 2100 pourrait être inférieure à celle d’aujourd’hui. Chacun fera (ou ne fera pas) la guerre en fonction de la population disponible, sauf à rêver des armées de robots de Star Wars.


7. L’ultime chapitre est consacré à la France, dont l’auteur estime qu’elle a « désarmé » le cœur de ses services publics : armée, police, santé, école. La guerre d’Ukraine nous réapprend la guerre moderne : les technologies classiques (les chars), la mobilité, les drones, la défense opérationnelle du territoire. L’arme nucléaire est devenue conventionnelle (armes tactiques) et la dissuasion nucléaire globale « sert à ceux qui veulent encore y croire ». Le « bouton nucléaire » est une impasse stratégique qui ne semble plus dissuader d’entrer en conflit armé. La guerre sera de haute et longue intensité : finie la Blitzkrieg, revoilà 14-18 à Verdun-Bakhmout. Elle sera donc moins sophistiquée du point de vue des armements (14 canons César, c’est bien peu) et consommatrice dans la durée de ressources en munitions et matériels, et sans doute en hommes. La France est loin d’y être préparée. Sans le dire vraiment, l’auteur s’interroge sur la sophistication de nos armements en petit nombre et sur le choix de l’armée de métier, qui fait l’impasse sur la guerre conventionnelle sur les fronts du Nord et de l’Est qu’évoquait le Général Fourquet comme une probabilité ….. en 1969. L’auteur appelle à un réinvestissement fort dans les études stratégiques et la polémologie, notamment en France, dès lors que le rêve de la défense européenne (l’Europe comme puissance) est évanoui.


La conclusion est balancée entre optimisme et pessimisme sur la guerre d’Ukraine. Vladimir Poutine a incontestablement trouvé son Afghanistan au Donbass. Trois solutions sont concevables : une contre offensive victorieuse de l’Ukraine jusqu’en Crimée incluse (mais quand ?) ; l’effondrement de l’Ukraine et la conquête finale du Donbass (mais sans doute pas au-delà) ; un conflit « gelé » sur un « front » comme dans les années 14-18 du siècle précédent.

En revanche, l’auteur estime que les régimes autoritaires se montrent moins efficaces qu’on ne le pensait au 20ème siècle, et les démocraties se révèlent moins faibles que ne l’espérait Poutine et que le proclame Xi Jinping.

Quoi qu’il en soit, la paix mondiale n’est plus à l’ordre du jour, même si, comme le pense l’auteur, elle ne l’a jamais été, contrairement à l’histoire bienveillante que nous nous sommes racontée après la Chute du Mur de Berlin. ■

Patrick Thourot



 
 
 

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