Hannover Ré : Epidémies des risques désormais récurrents

Le grand réassureur a fait, en avril 2017, donc bien avant l’épidémie de la Covid, un état des lieux des menaces liées aux épidémies.

La première conclusion est que les épidémies/pandémies (épidémies qui se propagent hors de la zone d’infection initiale et deviennent internationales) sont fréquentes : grippe espagnole (1918-1920), grippe asiatique et choléra (1957-1961), VIH (1980), SRAS (2002-2003), grippe porcine (2009), Ebola (2014). Certaines sont majeures (20 millions de décès de la grippe espagnole et 39 millions pour le VIH), d’autres, heureusement, plus faibles (Ebola : 4 877 décès. SRAS : 774 décès).

Les pathogènes sont désormais plus fréquemment des maladies microbiennes animales : 1 400 microbes seraient pathogènes pour l’être humain et 150 peuvent être transmis d’humain à humain. Les exemples récents connus sont le VIH (chimpanzé), le virus H5N1 (poulet), SRAS (civette palmiste), la grippe H1N1 (porc), ainsi que les virus Chikungunya, Zika et Ebola.

Les changements récents dans la transmission et donc dans la « pandémisation » des épidémies tiennent d’abord à l’ampleur et à la fréquence des voyages qui permettent la transmission rapide des virus. Le SRAS s’est ainsi rapidement propagé de la Chine vers 17 pays en 2002, et l’exemple de la Covid en 2019-2020 montre que la pandémie se développe en un mois environ dans le monde entier.

Le réchauffement climatique provoque la propagation de différentes espèces de moustiques (Chikungunya et dengue en Europe).

Enfin, la surpopulation « contraint de plus en plus de personnes à s’installer dans des zones auparavant considérées comme impénétrables » : les forêts tropicales humides en offrent le meilleur exemple, avec l’apparition du VIH et d’Ebola (Hannover Ré).

Datant de 2017, le texte de Hannover Ré prend figure de texte prophétique après la survenue de la pandémie Covid. On peut donc considérer que les épi-pandémies sont sinon revenues (elles ont toujours existé, avec des périodes de retour relativement courtes) en tout cas installées dans le quotidien de la gestion du risque de santé publique.